CORSAIRES EN OCEAN INDIEN AUX
XVIIIème et XIXème SIECLES |
||||
|
Historique La course a connu son apogée pendant la révolution
et l’empire et a fait un tort considérable
au commerce anglais avec l’Inde. Plus de 300 prises de toutes tailles de 1793
à 1810 dont la valeur approchait une cinquantaine de millions. L’on comprend
les lamentations des marchands britanniques et l’offre de l’East
India Company de payer un demi lakh de roupies (253.238 francs !)
pour la capture de Robert Surcouf. »On l’enfermera dans une cage de fer
et on le montrera aux habitants de Calcutta comme une bête féroce »
écrivait un journaliste britannique. Si l’on considère les guerres de la révolution, de
1793 a 1802, on relève aux archives de Maurice 51 armements en course, dont
39 en guerre et 12 « en guerre et marchandises », sans compter les
navires de l’Etat qui se livrèrent, eux aussi, à des opérations de course. En
tout, 111 croisières furent effectuées. Le nombre de prises amenées à bon
port se monta à 126. Celui des prises rançonnées, détruites ou reprises
dépassa la cinquantaine. La course prit alors aux îles les proportions d’une
véritable industrie, la seule, en fait, avec la construction maritime, qui y
ait été pratiquée au XVIIIème siècle. Cette industrie absorba presque toute
la jeunesse créole et enleva une bonne partie de leurs effectifs aux navires
de passage. Le butin capturé par les corsaires sur les navires
de commerce anglais dans les eaux indiennes attira en grand nombre les
navires des pays neutres, américains et danois principalement. La course
fournit ainsi un nouvel aliment au trafic maritime des Mascareignes. Le
business au Port Louis devint si florissant qu’en 1794 les Etats-Unis y
nommèrent un consul. Il fut solennellement reçu au sein de l’Assemblée
coloniale au cours d’une cérémonie pendant laquelle les drapeaux français et
américains furent « réunis sous le bonnet de la liberté ». Les neutres apportaient aux îles des
approvisionnements de toutes sortes, du munitionnaire, des articles de marine
et même du vin français qu’ils allaient prendre en route à Bordeaux. Ils en
tiraient des marchandises d’Orient prisent aux anglais et des denrées
coloniales où le « café Bourbon », figurait pour une bonne part.
Les neutres renseignaient aussi les corsaires, au besoin, sur les mouvements
des navires anglais. Parmi les corsaires qui se distinguèrent le plus
sous la révolution, il faut citer surtout Lemême, Dutertre, Montaudevert et Surcouf. Ce dernier, notamment,
acquit une telle réputation qu’il fut surnommé le « roi des
corsaires ». Les corsaires se battaient pour la patrie, la
gloire et l’argent - ces trois éléments n’étant pas toujours
conjugués ! - et l’acharnement des combats était souvent à la
mesure des richesses convoitées. Sans doute les équipages connurent plus de
déception que de joie dans cette course à la fortune. « Je m’élance pour
la seconde fois dans l’Inde et la guerre ; l’horrible guerre me suit, la
soif de l’or me guide de nouveau et ne précipite sur un élément qui m’a été
déjà si fatal et que la prudence m’ordonnait impérieusement
d’abandonner… » Jadis chez les corsaires comme aujourd’hui chez les
soldats de fortune, le goût de l’aventure primait sur d’autres motifs. La guerre de course, guérilla de la mer, est un
épisode glorieux de la longue guerre que se livrèrent la France et
l’Angleterre dans l’Océan Indien. Elle eut ses héros, ses martyrs et ses
chantres .Elle apporta plus de gloire à tous que de richesse à chacun ;
plus de souffrances que de joies. Mais le cri célèbre des capitaines
corsaires, « À l’abordage… », repris en chœur par l’équipage tandis
que les navires se heurtaient dans une étreinte mortelle, fait passer
toujours le même frisson dans les récits d’histoire et d’aventures.
|
|||
Les corsaires « indiens » au temps de la Royauté Ø Les origines de la guerre de course Ø Le rôle décisif du gouverneur Mahé de Labourdonnais La course aux Indes sous la révolution et l’Empire Ø Historique Ø Vie du corsaire François Ripaud de Montaudevert |
||||
|